• Les justes d’Albert Camus - Théâtre de l’Usine, Eragny-sur-OiseLa pièce en cinq actes d’Albert Camus est inspirée de faits réels : en 1905 à Moscou, un groupe de révolutionnaires socialistes projette d’assassiner le grand-duc Serge, oncle du tsar, touchant à travers lui le despotisme et la tyrannie.

    Chacun des personnages a un rôle à tenir dans ce complot : le jeune Yanek lancera la bombe sur la calèche ; Dora, son aimée, prépare la bombe ; Stepan est l’intransigeant gardien de l’esprit de la révolution ; Alexis se voudrait être en appui pour jeter la deuxième bombe ; Boris est le chef garant de la cohésion du groupe.

    Chacun à sa manière est une pièce indispensable du puzzle, nécessaire pour que la juste cause sorte victorieuse de l’épreuve et pour que la morale reste la seule gagnante dans ce combat qui dépasse les individualités. Mais une juste cause ne peut pas justifier tous les moyens. Jusqu’où est-il légitime d’aller pour combattre le despotisme et l’injustice ? C’est au prix du choix individuel entre le bien et le mal que l’homme peut espérer sortir vainqueur. Ainsi Albert Camus, le juste, s’oppose-t-il à l’intransigeant Jean-Paul Sartre, qui ne peut en sortir que les mains sales.

    Hubert Jappelle nous propose une option minimaliste par l’absence de décors, en se concentrant sur la mobilité des acteurs qui, par leur talent, magnifient le texte de Camus.

    Les justes d’Albert Camus - Théâtre de l’Usine, Eragny-sur-OiseLes personnages se meuvent avec fluidité sur une scène centrale carrée de 7 mètres de côté. La centaine de spectateurs est placée tout autour, très proches des acteurs et de l’émotion qu’ils savent dégager. Le spectateur voit et vit ainsi la pièce.

    La performance du jeune Yanek (Adrien Bernard-Brunel) est très convaincante. Le policier Skouratov est interprété par le metteur en scène Hubert Jappelle, tout comme Paul Œttly le fit en 1949 sur la scène du Théâtre-Hébertot lors de la première représentation de la pièce. C’est Serge Reggiani qui jouait alors Yanek et Michel Bouquet Stepan, autour de Maria Casarès, la Dora de l’époque. Les Justes obtinrent alors un « demi-succès », selon l’expression de Camus.

    L’interprétation au Théâtre de l’Usine nous donne envie de nous plonger (ou replonger) dans le texte de Camus qui pose de questions d’une grande modernité sur l’engagement, sur le discernement et sur la justice.

    GLR 

    http://www.theatredelusine.net/theatre/saison/spectacle/les-justes-cie-hubert-jappelle-28/ 

    (ou http://www.webcitation.org/6DEDwG1JH)

    Les justes d’Albert Camus - Théâtre de l’Usine, Eragny-sur-Oise


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