• Et si on vivait tous ensemble ? - de Stéphane Robelin (2012) - avec P. Richard, J. Fonda,…Cinq septuagénaires, amis de quarante ans, sont amenés à vivre ensemble et doivent se tenir les coudes face à l’adversité. Cette promiscuité est épanouissante pour certains, dérangeante pour d’autres et réveille de vieux souvenirs.

    Pierre Richard (Albert) commence à perdre la mémoire ; il a un rôle tout en finesse qu’il assume avec un naturel et un brio remarquable. Jane Fonda (Jeanne) est superbe, pleine de naturel, de spontanéité et de vie malgré la maladie qui s’installe. Elle engage avec Daniel Brühl (Dirk), un jeune Allemand étudiant en ethnologie, un lien d’amitié simple, profond et désarmant. Claude Rich (Claude) joue admirablement le célibataire séducteur, qui aime le corps de la femme et photographie avec poésie les prostituées qu’il côtoie. Géraldine Chaplin (Annie), toujours chat écorché, s’équilibre avec son volubile mari Guy Bedos (Jean), syndicaliste infatigable.

    C’est une comédie tendre, charmante, touchante et qui sonne juste. Parce que les personnages sont interprétés de façon brillante et que les situations et les dialogues coulent avec bonheur.

     GLR

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  • Les nouveaux chiens de garde - de G. Balbastre et Y. Kergoat (2011) - documentaireQuatorze ans après le livre de Serge Halimi, publié en 1997, ce film éponyme, dont Halimi est coscénariste, dissèque les relations incestueuses entre les médias et le pouvoir, qu’il soit politique ou économique. Les journalistes sont, dans leur très grande majorité, affidés à ces pouvoirs, le plus souvent de leur plein gré et c’est ce qui fait peur. On observe les fameux experts, toujours les mêmes, les Alain Minc et autres Daniel Cohen, invités sur toutes les chaînes pour nous rabâcher les mêmes rengaines frelatées, et qui viennent et reviennent encore même après s’être trompés, nous avoir re-leurrés et re-re-abusés.

    On connaissait le Pujadas intimant au syndicaliste CGT de l’usine Continental de Clairoix, Xavier Mathieu, l’ordre d’appeler ses collègues à arrêter la violence faite à quelques ordinateurs sans prendre la mesure de la violence sociale faite aux travailleurs en passe d’être licenciés. Cette interview avait été décortiquée par Pierre Carle dans son film sur les affres de TF1, Fin de concession. On découvre ici un Yves Calvi tenir le même rôle si peu professionnel avec un éducateur de banlieue qui ne manque alors pas de sang froid pour ridiculiser le propos. On retrouve un ancien Michel Field en noir et blanc, soixante-huitard prônant la violence, devenu le sage défenseur de décideurs-employeurs. On contemple avec effarement ces « ménages » acceptés par de nombreux journalistes peu regardants sur l’éthique de leur métier lors de colloques d’entreprises, payés à la démesure, à l’image d’une Isabelle Giordano qui ne semble pas à un Service pas très public près.

    Ce film est un pamphlet bourré d’humour, pas un instant ennuyeux. L’ennui, c’est que ce qu’il décrit dure et perdure pour longtemps encore.

     GLR

    Les nouveaux chiens de garde - de G. Balbastre et Y. Kergoat (2011) - documentaire


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  • Parlez-moi de vous - de Pierre Pinaud (2012) - avec Karine Viard et Nicolas Duvauchelle Mélina occupe les ondes radiophoniques deux heures par soir pour distiller des conseils attentifs à des auditeurs conquis mais en quête de solution à leurs vagues à l’âme. Ses conseils sont d’autant plus avisés qu’elle respire le sérieux, la compassion, le bon sens et l’optimisme. Faites ce que je dis, mais pas ce que je vis pourrait cependant être son crédo.

    Car Mélina est, elle aussi, dans une quête pour résoudre ses conflits internes ressassés depuis son enfance, qui ont fait d’elle une névrosée obsessionnelle recroquevillée sur elle-même. Une incapacité à s’ouvrir aux autres en dehors des ondes. C’est cette contradiction et cette quête qui nous sont racontées, avec une Karin Viard pleine de talent, de séduction et de justesse.

     GLR

    Parlez-moi de vous - de Pierre Pinaud (2012) - avec Karine Viard et Nicolas Duvauchelle


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  • Une bouteille à la mer- de T. Binisti (2012) - avec Agathe Bonitzer et Mahmoud ShalabyCe film franco-israélien est réalisé d’après le livre Une bouteille dans la mer de Gaza de Valérie Zenatti. Tal, une jeune fille de 17 ans vit à Jérusalem et prépare le bac pendant que son frère fait son service militaire à Gaza. Avec leurs parents, cette famille d’origine française a fait son aliyah quelques années auparavant. Après un attentat suicide dans le café en bas de chez elle, Tal lance une bouteille à la mer pour comprendre ce que l’autre, à Gaza, est et ressent. C’est le début d’une correspondance par Internet avec Naïm, un jeune Palestinien de Gaza.

    Il n’est pas facile d’accepter la réponse brutale de son pays face aux attentats ; il n’est pas facile de vivre dans un territoire bouclé et qui offre peu d’espoir. Contre toute attente, la rencontre entre les deux jeunes de ces deux mondes semble possible, et donc l’espoir d’un vrai dialogue entre les deux peuples. Les bons sentiments sont un peu trop prégnants pour que le spectateur puisse totalement adhérer à cette histoire. On est ravi de revoir des acteurs si justes comme Hiam Abbass, la mère de Naïm, qui était l’héroïne de l’excellent Les citronniers, et Mahmud Shalaby, Naïm, qui jouait le chanteur juif algérien dans Les Hommes libres.

     GLR

    Une bouteille à la mer- de T. Binisti (2012) - avec Agathe Bonitzer et Mahmoud Shalaby


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  • Une vie meilleure - de Cédric Kahn (2012) - avec Guillaume Canet et Leïla BekhtiYann a la niaque. Il cherche en vain une place de chef-cuisinier ; il trouve en vrai l’amour avec Nadia et son jeune fils Slimane. Dès lors l’espoir est possible, et se projeter dans l’avenir une nécessité. Le couple n’a pas un rond mais va pouvoir ouvrir un restaurant grâce aux emprunts ; ça c’est l’espoir. Le crédit revolving et la spirale du surendettement, ça c’est la réalité. Nadia choisit de s’éloigner de ses amours pour un travail au Canada. Yann se retrouve seul pour s’occuper de Slimane, dans un dénuement croissant et face à la brutalité de notre société, côtoyant misère et marchands de sommeil. Dans l’adversité, une complicité peut naître entre Yann et Slimane.

     C’est avec force et sensibilité que le réalisateur campe des personnages attachants et des situations dramatiques, avec des acteurs justes, notamment une Leïla Bekhti touchante et simple, pleine de charme.

     GLR