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Marguerite, Françoise et moi - Danièle Saint-Bois - Julliard (2009)
Je ne connaissais pas Danièle Saint-Bois et après l’avoir lu, j’ai voulu découvrir tout ce qu’elle avait écrit… mais j’ai été vite déçue car elle reste inaccessible en librairie. Pourquoi faut-il aller en bibliothèque pour dénicher une si bonne écrivaine ?
Oui, Danièle Saint-Bois est une écrivaine qui se trouve en panne depuis presque trois ans, dans sa petite ville du sud-ouest de la France, Rabourgris. Elle vend aussi le pain dans une boulangerie le week-end. Et ce livre est tout autant une description truculente des clients et du commerce si spécial de la boulangerie que celle d’une survie dans la lecture et l’écriture derrière la farine sur les mains et le succulent poulet du dimanche.
Danièle Saint-Bois sait miraculeusement nous donner l’envie de découvrir ou redécouvrir d’autres écrivaines, Françoise et les deux Marguerite mais aussi Joyce Carol Oates, tout en dévoilant les miracles et les désespérances de la vie, de la maladie et de l’amour. Et puis quel régal de lire les critiques acerbes contre notre cher président, le NSP (Nico Sarko Premier). On trouve si rarement cette acidité dans les romans le plus souvent apolitiques et aseptisés. Ici, non, on retrouve justement toutes nos colères, au début de ce quinquennat qui n’en finit pas, lorsque notre tension montait en allumant la radio, quand nous nous énervions seuls dans notre cuisine après ces médias qui s’aplatissaient devant sa suffisance. Danièle Saint-Bois ose. Elle écrit ses énervements et nous approuvons et en redemandons. Un merveilleux livre que j’ai dévoré comme une baguette croustillante.
BBLR
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