• Les vaches de Staline - Sofi Oksanen - Stock, La Cosmopolite (2011)

    Les vaches de Staline - Sofi Oksanen - Stock, La Cosmopolite (2011)Ce livre de Sofi Oksanen a été écrit en 2003. Disons-le tout de suite, il ne souffre pas la comparaison avec l’excellent Purge. Surfant sur la vague de la réussite, ce premier roman nous est donc arrivé.

    Il entremêle plusieurs parcours. Principalement celui actuel d’une jeune femme de 25 ans, Anna, souffrant d’anorexie-boulimie (plus exactement de « boulimarexie »). Mais aussi le parcours de sa mère, Katariina, Estonienne immigrée en Finlande, qui a vécu sa jeunesse dans l’Estonie soviétique des années 70 et qui a pu fuir son pays natal en épousant un Finlandais puis en reniant de façon drastique sa langue et ses origines. Et les liens avec ceux qui sont restés en Estonie sont difficiles : « Ma mère doit graisser la patte aux facteurs pour que les lettres envoyées par ma grand-mère aux bons soins de ma tante soient remises en mains propres à ma grand-mère » et le retour au pays plein d’amertume : « mon pays m’escroque, mon pays me vole, mon pays m’arnaque. Ça fait mal ».

    Enfin, ici et là, on découvre le difficile parcours de certains aïeuls d’Anna dans les années 40 et 50. Existe-t-il une logique permettant de comprendre l’évolution de ces générations ? Pas vraiment, malheureusement.

    On ressent assez rapidement une indigestion des descriptions quasi cliniques de ses comportements déviants et de son culte de l’apparence qui va avec : « s’étant fait un nouveau corps, Anna l’idolâtre ». « Dès que je reconnaissais un goût, j’achetais deux kilos de bonbons en question. Ils me procuraient l’exacte sensation qu’attendait ma bouche, ils avaient un goût parfait, ils contenaient mon monde en voie d’extinction ». Avec cependant de rares métaphores bien senties : « J’ai cousu ma bouche et inventé pour mon corps une langue où les kilos sont des mots, où les syllabes sont des cellules, une langue où les reins endommagés et les viscères déchirés sont les règles de grammaire ».

    Les affres des troubles alimentaires et les vomissements d’Anna sont décrits avec force détails jusqu’à la nausée. Bref, on est bien loin de la forme expurgée de son roman à succès.

    GLR

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