• Monsieur Claude - 9 janvier 2012

    Ce soir j’entends Claude L. invité par l’onctueux Busnel pour son grand entretien. Claude L., sûr de lui. Claude L. qui exhibe ses plaies :

    - La souffrance des autres ne me permet pas de créer, déclame le romantique Claude L., seule la douleur subie dans ma chair me permet de réaliser, d’agir. 

    Les propos ne sont pas exactement rapportés, mais l’idée est là. Claude L. étale ses souffrances. Mais il n’est pas dans le larmoiement. Car il s’empresse d’ajouter qu’il est avant tout un homme d’action. Et l’essentiel est d’agir, selon la mythologie présidentielle déployée depuis 2007.

    Qu’importe le sens !

    Le souffreteux Claude L. qui nous impose depuis 50 ans les vicissitudes de sa quotidienneté la plus insignifiante finit par cette phrase :

    - Avant les hommes pleuraient, maintenant ils pleurnichent. Avant les gens riaient, maintenant ils ricanent.

    L’enfant gâté du cinéma français qui n’a connu après son premier succès qu’un long fleuve tranquille de films le plus souvent acclamés. Cet enfant gâté crache à la gueule d’une grande partie de la population « pleurnicheuse ».

    Pleurnicheurs les SDF ! Pleurnicheurs les ouvriers licenciés d’industries délocalisés ! Pleurnicheurs les femmes et leurs enfants qui vont aux Restos du cœur pour pouvoir manger au 15 du mois ! Pleurnicheurs les vieux dans les maisons de retraite, oubliés de tous ! Pleurnicheurs les Chibanis auxquels on supprime la pension de retraite sous prétexte qu’ils ont passé trop de temps dans leur pays d’origine où ils ne pouvaient jamais se rendre parce qu’ils passaient l’essentiel de leur vie derrière un marteau-piqueur !

    J’ai honte pour Claude L. qui ne sait apparemment que disserter sur ses pansements et son mercurochrome. J’ai honte pour Claude L. qui ne sait pas voir la misère autour de lui, ni le SDF dans le métro. Sûrement un pleurnicheur lui aussi. M. Claude L., voyez-vous l’homme agenouillé dans le métro, un panneau devant lui où est inscrit : « une pièce pour manger, SVP » ? Pourquoi ne lui faites-vous pas un bisou ? Vous pourriez alors lui dire au pleurnicheur : « ça y est, fini le bobo ! Guéri ! »

    BBLR

     


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