• Questions de démocratie : Pose toujours ! - 9 décembre 2012

    Les élus ne devraient pas se comporter comme des oligarques libéraux. Or leur manière d’être et leurs discours sont souvent empreints de ce sentiment de classe et de cette idéologie.

    G. Collomb, maire de Lyon interviewé ce matin sur France-Inter dans le 7/9, en a encore donné un exemple saisissant. Il ne parle pendant un moment que de questions financières, « le nerf de la guerre », toute la politique semblant se cantonner là. Il mentionne ensuite s’opposer à une augmentation trop rapide de la péréquation entre villes riches et villes pauvres, en justifiant cela par le fait que les grandes agglomérations assurent déjà pleinement cette péréquation, comme par exemple entre Lyon et Vaulx-en-Velin. Maintenant la mixité fonctionnerait bien à Vaulx-en-Velin grâce à cette péréquation venant de Lyon. Mais cela aussi signifie aussi que la décision de cette péréquation est faite par le plus gros, Lyon, pour Vaulx-en-Velin, c’est-à-dire finalement par le riche ou le puissant pour le pauvre et selon l’image de ce puissant.

    Par ailleurs les zones rurales sont oubliées, mais elles seraient, selon G. Collomb, essentiellement encombrées de riches retraités. Faudrait-il quand même souligner qu’un grand nombre de zones rurales sont loin d’être seulement des zones de villégiature ?

    A la question posée par un auditeur sur les choix faits par la ville concernant la construction d’un stade, M. Collomb répond de manière ironique ; « Mr semble bien au fait des enjeux de l’agglomération ! » Il renvoie encore -et comme bien souvent d’autres élus le font- les citoyens s’occuper de leurs affaires privées, comme si le champ politique n’était pas de leur ressort mais seulement le domaine des « professionnels ». Nous sommes tout à fait dans ce que Cornelius Castoriadis appelait « la privatisation » du politique, indiquant aux hommes du commun « Vaquez donc à vos affaires, braves gens, ne vous souciez pas du bien commun, c’est notre affaire, vous n’y comprenez rien ».

    Enfin, un autre auditeur indique avoir sollicité G. Collomb par écrit pour proposer de lancer un débat sur le mariage pour tous dans la ville de Lyon. Il n’a pas reçu de réponse de la part de son élu, ce qui est le lot commun des citoyens qui interpellent leurs élus qui estiment souvent qu’une fois le bulletin de vote mis, ils n’ont plus de compte à rendre à leurs électeurs.

    Lors de cette interview sur France-Internet, Mr Collomb n’a fait qu’exprimer son avis sur le mariage pour tous, ce qui n’était pas question posée, et il n’a pas du tout répondu sur la mise en place d’un débat public dans la ville.

    La démocratie a largement besoin d’être rénovée pour que le débat collectif puisse enfin exister et non pas être accaparé par les « professionnels » de la politique. N’est-ce pas aussi de la responsabilité des journalistes d’assurer l’éthique de ce débat, et de rappeler a minima à l’élu qu’il n’a même pas répondu à la question ?

    A quand un débat sur la question de la qualité de la vie démocratique ?

    BBLR


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