• Vois la voix - 15 mars 2012

    En attendant le RER le soir à Cergy-Préfecture, je lis L’intuition de l’instant de Gaston Bachelard. J’entends un murmure fredonné. Un chant susurré, quasi religieux, chemine. Je lève les yeux. Je ne sais d’où il vient. L’air revient, danse encore. Je me lève, à sa recherche.

    Et je vois la femme. Assise bien droite sur le banc devant, serrée dans un chemisier blanc et un tailleur, ses lèvres s’entrouvrent à peine, son regard se porte ailleurs, sur un point fixe au loin. Chant léger, interstice d’un temple ouvert sur l’intérieur…

    Le RER arrive dans un crissement épouvantable. L’odeur du caoutchouc brûlé, systématique. Le bruit des freins couvre la voix frêle, sa voix mélodieuse, sa voix réelle. Elle se lève et part rapidement vers l’avant du train, emportant son murmure et l’instant…

    Le RER suit la voie…

    BBLR 


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